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H. G. Wells : Un rêve d’Armageddon

vendredi 18 mars 2022, par Denis Blaizot

Auteur : Herbert George Wells

Traducteur : Denis Blaizot

Titre français : Un rêve d’Armageddon

Titre original : A Dream of Armageddon (1901 1901 )

Éditeur : Gloubik éditions

Année de parution : 2022 2022

Quelle attitude adopter lorsqu’un homme étrange vous aborde dans un train pour vous raconter le plus terrifiant des rêves ? Nuit après nuit, il vit la fin du monde et sa propre mort...

L’illustration proposée en début de nouvelle dans Weird Tales et que je reproduis ici pourrait induire en erreur. Les tenues des personnages sont plus penser à une nouvelle se déroulant dans une civilisation antique. Pourtant le narrateur est formel : l’histoire qu’il raconte se déroule dans un futur lointain.

Certains lecteurs pourraient être induits en erreur par la quatrième de couverture de certaines éditions sur lesquelles on peut lire : « Deux nouvelles fantastiques où rêve et réalité sont étroitement mêlés... » [1] Je ne sais pas ce qu’il en est de la porte dans le mur — que je n’ai pas encore lue — mais, pour moi, c’est clair. Un rêve d’Armageddon ne relève pas du fantastique. Pourquoi ? Voici quelques informations supplémentaires sur cette nouvelle : Le narrateur relate un échange qu’il a eu avec un autre passager dans un train. L’inconnu lui raconte une série de rêves dans lesquels il a vécu une vie qui lui paraissait des plus réelles dans un futur assez éloigné où la paix entre les hommes s’est installée depuis longtemps. Mais une guerre éclate ; la compagne du rêveur est tuée ; le rêveur vit sa propre mort quelques minutes plus tard.

Bien sûr, libre à chacun de voir là du fantastique. Mais il manque à mon sens des ingrédients clé pour en faire une nouvelle fantastique :

  1. Le rêveur ne subit aucun phénomène étrange, aucune drogue expliquant son voyage dans cette « Contrée du rêve ». Pour le peu qu’il en dit. Il s’endort et pendant son sommeil, il vit une autre vie qu’il trouve plus vraie que sa véritable vie. Et alors, ça fait ça à chaque fois qu’on rêve. non ?
  2. Le monde rêvé n’a rien d’étrange. Toutes les périodes de rêve se passent autour de la station balnéaire de Capri (Italie) dans un monde où une paix durable s’est installée, quand, brusquement un homme politique influent déclare la guerre. Les hommes redécouvrent alors dans les musées et les livres d’histoire les armes peu glorieuses de leur passé et repartent au combat.

Donc, pour moi, exit le fantastique. Cette nouvelle est de science-fiction... même si la méthode pour nous raconter l’histoire est peu courante.

Elle a par ailleurs un petit côté existentialiste d’avant l’heure. En effet, le rêveur est incarné dans un homme qui a rejeté un pouvoir politique notable qui aurait pu éviter la guerre. Mais, comme l’a si bien dit Jean-Paul Sartre : on a toujours le choix et chacun est responsable de ses choix.

Cet homme aurait pu éviter la guerre. Il fait le choix de la laisser exploser pour vivre pleinement son amour. Mais la guerre le rattrape. Sa bien-aimée est tuée sous ses yeux et lui meurt à tour quelques instants plus tard.

En bref : J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Et si vous ne voulez pas acheter un livre qui la contient, je vous propose de la télécharger ici.


[1C’est pas pour cafter, mais c’est le cas de l’édition Folio 2€.