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H. G. Wells : Effrois et fantasmagories
lundi 27 avril 2020, par
Auteur : Herbert George Wells
Titre français : Effrois et fantasmagories
Traduit par : Henry D. Davray
Henry D. Davray
Traducteur et écrivain français, né à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) , le 14-08-1873 et à Londres (Royaume-Uni) , le 21-01-1944
Critique au « Mercure de France ». Fondateur de l’« Anglo French Society » et de l’« Anglo-French Review ».
et B. Kozakiewicz
Éditeur : Mercure de France
Année de parution : 1911 1911
Ce recueil n’a pas d’équivalent en langue anglaise.
Sommaire :
- L’histoire de feu M. Elvesham
- Par la fenêtre
- Le cône
- Le trésor de la forêt
- Une fâcheuse histoire d’amour
- Le choix d’une épouse
- Sous le bistouri
- Le cambriolage d’Hammerpond Park
- Le tracas de vivre
- La déconvenue de Jane
- Une vision du jugement dernier
Mon avis : Un petit tour au milieu des rayonnages poussiéreux de Gallica et je découvre cette pépite datant de 1911 1911 . Ceux qui veulent une version papier auront peut-être moins de mal à trouver l’édition qu’en a fait Gallimard en 1984 1984 .
Si vous avez jeté un œil à mes autres avis, vous avez du remarqué que je suis branché romans et nouvelles Aventure, polar, thriller, SF, fantastique et fantasy. Dans ce cas vous savez pourquoi j’ai entrepris la lecture de cet ensemble de 11 nouvelles de H.-G. Wells : son titre !
Et il faut bien l’avouer : mauvaise pioche.
- fantasmagorie : Si on en croit la définition du CNRTL, il faut aller chercher du côté du sens péjoratif pour trouver quelque chose qui colle à la plupart des textes de ce recueil : Péj. Représentation de l’esprit erronée et ne reposant sur rien de réel, de sérieux. Synon. chimère, illusion, leurre, utopie..
- Effroi : Là, même pas de sens péjoratif qui explique ce terme dans le titre... à mon sens.
Allons-y pour un tour d’horizon succinct de ces nouvelles :
- L’histoire de feu M. Elvesham : Ah oui ! Un jeune étudiant en mal d’argent pour poursuivre ses études de médecine est la victime d’un vieil homme qui sait échanger les âmes dans les corps. Excellente nouvelle ! si tout le recueil était de cette eau...
- Par la fenêtre : Une chasse à l’homme vue depuis la fenêtre d’un malade. C’est juste une chasse à l’homme mais c’est bien raconté qu’on en redemande.
- Le cône : Crime de la jalousie. Mais qui sera la victime et comment va-t-elle mourir ? Hein ? À lire.
- Le trésor de la forêt : Belle chasse au trésor, pleine de mystère. :-)
- Une fâcheuse histoire d’amour : C’est là que ça commence à se gâter si vous voulez de la littérature de l’imaginaire. Une banale histoire d’amour entre un homme marié et une jeune femme. Le thème ne casse pas trois pattes à un canard, mais c’est du Wells. donc c’est bien écrit.
- Le choix d’une épouse : Alors... celle-là, je n’en ai pas vu l’intérêt. À lire pour avoir tout lu de Wells.
- Sous le bistouri : Très beau voyage astral. totalement en accord avec les pensées paranormales de la Belle époque, quand les médecins et les scientifiques du collège de France faisait tourner les tables.
- Le cambriolage d’Hammerpond Park : à classer Polar ? Peut-être. Elle a d’ailleurs été publiée dans Mystère-Magazine.
- Le tracas de vivre : Heu !... elle fait la paire avec le choix d’une épouse. J’aurais pu me passer de cette lecture.
- La déconvenue de Jane : Gentille fable sociale des plus classiques pour la période 1890 1890 -1910 1910 .
- Une vision du jugement dernier : Joli conte nous présentant une autre version de ce que pourrait être le jugement dernier. Imaginaire ? Oui. Mais limite.
En bref : Si vous aimez H.-G. Wells, lisez ce recueil. Il va vous plaire. Si vous aimez les nouvelles bien écrites, n’hésitez pas. Elles feront votre affaire. Mais si comme moi, vous voulez lire des nouvelles ressortant des littératures de l’imaginaire (SFFF) ou polar/thriller, soyez circonspect et ne lisez que certaines d’entre elles.
Et pour ne pas vous laisser dans le brouillard :
Voici les versions PdF et ePub pour que vous puissiez les lire sans vous casser les yeux sur le scan de l’édition de 1911
1911
.
quelques passages :
Si je dirigeais un quotidien, je crois que je ferais comme mon père quand il m’écrit : « Rien de nouveau ; tout va de même, et le village discute toujours les chaussettes rouges de M. le Curé. » Voilà qui est pour lui une longue lettre, et il reste les marges pour lire ce qui manque. |
Haddon était penché sur moi. Mowbray se tenait derrière ma tête ; l’instrument, — un grand bistouri, — me taillait la chair au-dessous des côtes flottantes. J’éprouvais un vif intérêt à me voir découper comme du fromage, sans la moindre souffrance, sans même un malaise, — le même intérêt que l’on prendrait à suivre une partie d’échecs engagée entre deux inconnus. |
Abordons maintenant la question de l’âge. Bien que les jeunes gens se refusent à l’admettre, il est très facile d’épouser une femme trop jeune. On a défini le mariage un sot marché dans lequel un homme en débarrasse un autre de sa fille ; mais il n’y a pas de raison à ce que le marché comporte aussi la charge de l’éducation de la jeune personne. Si votre conception du bonheur consiste à avoir autour de vous quelque chose de joli, d’innocent et d’importun, quelque chose que vous puissiez chérir et rendre heureux, un lapin apprivoisé est à tous égards préférable. Le pire qu’il puisse faire est de grignoter vos chaussures. |