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Ambrose Bierce
« Ambrose Bierce naquit dans l’État de l’Ohio, le 24 juin 1842. Il prit du service dans l’armée fédérale ou abolitionniste pendant la guerre de Sécession. À la paix, il portait les épaulettes de major (commandant), grade qu’il avait conquis au prix de son sang et par des actes de bravoure dignes d’un preux chevalier. » C’est en ces termes que Jean Bories commence son article sur Ambrose Bierce dans le journal L’ordre du 27 septembre 1938 1938 . Bierce voit à cette occasion son prénom francisé en Ambroise.
Après la fin de la guerre de sécession (1866 1866 ), il débuta dans le journalisme, à San-Francisco. Huit ans plus tard, on le retrouvait à Londres, où il dirigea un journal satirique. Mais en 1876 1876 , il retourna à San-Francisco, séjournant sur la côte du Pacifique pendant un quart de siècle. Cette résidence ne fut interrompue que par un voyage dans le Dakota du Sud où il fut quelque temps prospecteur. Il eut à cette époque de violentes démêlées avec des individus louches et des détrousseurs de grand chemin qui hantaient ces districts miniers. On en retrouve l’écho dans nombre de ses nouvelles. Politiciens véreux, soi-disant philanthropes, pasteurs hypocrites et autres personnes sans scrupules éveillèrent son esprit satirique particulièrement développé dans des œuvres telles que Ashes of the beacon, The land beyond the blow ou John Smith, liberator.
Plus connu en France pour ses contes étranges, fréquemment en lien avec la guerre de sécession, ou son Dictionnaire du diable – qui n’a rien de diabolique, il faut bien le reconnaître. Le titre original était d’ailleurs The cynic’s word book, mais le succès de ce volume provoqua une prolifération d’ouvrages plus ou moins mauvais incluant l’adjectif cynic dans leurs titres. Cela l’amena à le changer pour celui que nous lui connaissons maintenant : The devil’s dictionary. Ambrose Bierce a également tâté de la Science-fiction.
À soixante et onze ans, souffrant d’asthme, sentant la mort rôder, Bierce éprouva une insurmontable répugnance à trépasser vulgairement dans son lit. Il fut attiré par la guerre civile mexicaine où des rebelles menaient une campagne sans merci contre les gouvernements qui se succédaient dans la capitale. Notre écrivain jugeait leur cause saine et ne leur marchandait pas sa sympathie. Vers la fin de 1913 1913 , sa fille reçut une lettre postée de Chihuahua, par laquelle son père l’informait incidemment, comme d’une chose sans véritable importance, qu’il avait contracté un engagement dans l’armée de Pancho Villa. Il n’a plus jamais donné signe de vie. Est-il mort dans le feu de l’action, de maladie ou plus simplement de vieillesse ? Nul ne peut l’affirmer.