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August W. Derleth : La maison aux volets clos

mardi 21 décembre 2021, par Denis Blaizot

Auteur : August W. Derleth August W. Derleth August William Derleth, né le 24 février 1909 à Sauk City dans le Wisconsin et mort le 4 juillet 1971 dans la même ville, est un écrivain et anthologiste américain.
Il n’est connu en France que pour ses travaux en rapport avec l’œuvre de Lovecraft et le Mythe de Chtulhu.
Le reste de son œuvre mériterait pourtant d’être mis à la portée du lecteur français non anglophone (par nature diraient certaines mauvaises langues :-) )
(1909 1909 -1971 1971 ) [1]
Traducteur : Denis blaizot
Titre français : La maison aux volets clos
Titre original : The Shuttered house(1937 1937 )
Éditeur : Gloubik éditions
Année de parution : 2021 2021

Quatrième de couverture :

Un jeune couple s’installe avec ses domestiques dans une grande et belle maison entourée d’un parc. Mais cette maison aux volets clos a eu une histoire tumultueuse.

Dès le deuxième jour après l’installation, les choses deviennent étranges, oppressantes.

Que se passe-t-il dans cette maison ? que s’y est-il passé ? Est-ce le stress, les prémices de la folie ou des forces obscures venues de l’au-delà ?

Mon avis : Je ne connaissais de August Derleth que son œuvre adossée à celle de Lovecraft. Et, un peu par principe, je l’avais laissé de côté. Mais ces jours-ci je découvre que toutes ses nouvelles sans rapport avec l’univers lovecraftien (à une ou deux exceptions peut-être) ont échappé à la traduction... et donc à mon attention.

Je vais donc corrigé cela.

Après avoir lu Les dormeurs hier, je me suis attaché ce matin à la traduction de The Shuttered house. Une nouvelle où les fantômes ont la part belle. Écrite dix ans après, le style de l’auteur a mûri. Et si l’idée de The sleepers est bonne, je préfère la façon dont Derleth a mené sa barque dans celle qui m’intéresse aujourd’hui. J’ai trouvé l’atmosphère beaucoup plus oppressante. Bon ! le texte est plus long. Ce qui aide beaucoup à consolider cette ambiance mystérieuse où le surnaturel et la folie ne sont jamais exclus.

En bref : Maintenant que j’ai commencé à lire des nouvelles de Derleth inédites en français, je vais continuer à explorer ce pan abandonné des éditeurs français de l’œuvre de cet écrivain. Ces deux nouvelles — Et surtout La maison aux volets clos — m’ont réconcilié avec un écrivain que les échos que j’en avais eu m’avaient fait mettre de côté.

Peut-être, un jour, un recueil de nouvelles inédites en France ? Qui sait ? En attendant, je vous propose de découvrir cette nouvelle. Sa lecture pourrait donner envie à un éditeur de se pencher sur la question des droits d’auteurs et nous en proposer prochainement une traduction officielle. En attendant, loin de moi l’idée de faire de l’argent avec celle-ci.

La maison aux volets clos est suivie, dans Avon Fantasy Reader N°1 d’un petit texte juste assez long pour combler la page. La rédaction de Weird Tales, quant à elle, avait préféré insérer une illustration.

JUSTICE

Les nuages en mouvement laissent passer quelques lueurs de lune.

Abel se dirigea vers la lande, dont les tas de granit informes étaient enveloppés d’une brume blanche. Le chemin de la lande était le plus court pour rentrer chez soi. Il était étroit et accidenté, mais Abel le connaissait bien et pouvait même distinguer quelques points de repère couverts de brume. Il serait bientôt parmi les cairns de granit.

La lumière de la lune le faisait trébucher, et le chemin semblait plus sinueux que dans ses souvenirs. Comme la brume était épaisse juste ici. S’il perdait le chemin, il risquait de s’égarer sur la lande… mais quelle importance ? Un homme robuste et sensé comme lui ne risquait rien.

La lumière de la lune rendait ces rochers plutôt horribles. Peut-être n’étaient-ils pas des rochers. Cela ne pouvait pas être le bon chemin, qui serpentait comme ça, sans aucun sens. Quel était ce son affreux qui ressemblait à un rire ? Pourtant, qu’avait-il à craindre si cet endroit était maléfique… n’était-il pas un homme droit et pieux qui n’avait aucun rapport avec le mal ? Si des esprits méchants avaient le pouvoir sur des hommes tels que lui, il n’y aurait aucune justice à cela.

« C’est vrai », dit une voix derrière lui, « il n’y en a pas ».

« LES GIBSONS »



[1Étant décédé en 1971, ses œuvres ne sont pas encore dans le domaine public.