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Achille Eyraud : Voyage à Vénus
dimanche 25 novembre 2018, par
Titre : Voyage à Vénus
Auteur : Achille Eyraud (1821-1882
1882
)
Parution : 1865
1865
Éditeur : Michel Lévy
Synopsis :
Au soir, Volfrang rejoint ses amis dans une taverne et leur raconte un fabuleux voyage : après avoir mis au point un moyen de transport révolutionnaire, il atteint la planète Vénus et y découvre une civilisation florissante en avance de plusieurs décennies sur la Terre. Il y tombe amoureux de la fille de son hôte. Cet amour étant réciproque, il souhaite s’installer à Vénusia. Mais la maladie les sépare. Volfrang revient alors sur notre planète.
Mon avis : C’est par le plus grand des hasards que j’ai découvert ce roman d’Achille Eyraud. C’est aussi l’occasion de découvrir cet écrivain du XIXe tombé dans l’oubli.
Pour me pencher sur ce livre et vous en proposer une version numérique recomposée et corrigée de ses quelques coquilles ? Parce que j’ai souhaité le comparer avec A trip to Venus de John Munro
John Munro
John Munro C.E. (1849-1930) était un professeur et ingénieur en mécanique et électricité.
Son œuvre la plus connue à ce jour est sans doute A message from Mars, mais surtout dans sa traduction française, au point que Brian Stableford a proposé, semble-t-il, une traduction de la traduction dans une anthologie consacrée à la SF française.
paru quelques 20 ans plus tard.
S’il y a des points communs, les deux œuvres sont nettement différentes. Dans les deux cas le héros découvre sur Vénus une civilisation luxuriante et en avance sur celle qu’il a quittée sur Terre. Dans les deux cas, il tombe amoureux. Dans les deux cas, c’est un amour malheureux qui l’amène à revenir sur Terre. Mais la narration n’est pas la même. Ici, on ressent plus le besoin de l’auteur d’utiliser le récit pour critiquer notre société des années 1850 1850 .
En bref : Une perle de la littérature d’anticipation du XIXe siècle, d’avant l’invention du mot Science-fiction, qui mérite d’être lue.
Quelques extraits :
— Vous blâmez donc, lui dis-je, l’instruction donnée au peuple ?
— Non, assurément, répliqua Mélino, mais la demi-instruction qui ne développe que les aspirations de la vanité. |
Dans nos contrées, lui fis-je observer, les femmes se renferment en général dans les travaux d’aiguille.
— Pourquoi donc les exclure d’une foule de professions qui n’exigent pas une force virile et qu’elles rempliraient à merveille ? Nous avons des tailleuses, des chapelières, des employées de bureau, de magasin ; des femmes qui pratiquent le droit, la médecine... Vous riez, mais demandez-vous plutôt pour quelle raison il n’en serait pas ainsi. |
Si, quelquefois, vous avez voyagé par une nuit sans Lune, vous avez dû voir quelles apparences fantastiques prennent les objets et combien d’illusions se jouent de l’imagination fascinée par la mystérieuse influence du calme et de l’obscurité : le chêne dépouillé paraît un noir géant levant les bras au ciel, le brouillard qui rampe sur le flanc d’un rocher ou d’une muraille en ruine, semble un blanc fantôme traînant après lui les longs plis de son linceul, le nuage noir qui s’allonge sous le sombre azur du ciel prend l’aspect d’un énorme dragon, l’écho de vos pas, le bruit du feuillage, vous inquiètent et vous effraient... mais que le ciel blanchisse à l’Orient, qu’un rayon de soleil parte de l’horizon, et toute cette fantasmagorie disparaîtra comme les chimères d’un vain songe. Ainsi, tous ces fantômes vénérés, toutes ces superstitions redoutables, qu’engendraient les ténèbres de l’esprit humain, s’évanouirent à la pure lumière de la science et de la raison. |
Ce qui, dans tous les pays, a le plus nui à la religion, c’est l’âpre tendance à l’exploiter qu’ont eue longtemps ceux qui se disaient ses ministres. Dès les premiers âges, l’homme, contemplant les merveilles de l’univers et de son propre organisme, a senti le besoin de rendre à la divinité un légitime hommage d’admiration, de reconnaissance et d’amour. Malheureusement, quelques uns s’attachèrent à faire de ce beau sentiment un levier à leur ambition, et, dans ce but, ils en détournèrent l’expansion sur de vaines idoles et de puériles superstitions. |
Nous avons supprimé, dit Mélino, toutes les maisons de jeu et, en première ligne, la Bourse, la plus dangereuse, et selon moi la plus digne de réprobation. Dans les autres, en effet, les chances étaient égales pour tous, le hasard seul présidait au destin de la partie et réparait souvent le lendemain le désastre de la veille. À la Bourse, au contraire, il y avait le camp des dupes et le camp des fripons. |
Du même auteur (selon Gallica) :
- Les Deux tombeaux du grand homme
- Histoire de S. A. R. Mgr le duc d’Orléans racontée aux enfants
- Comédies et opérettes
- L’Étoile du Nord : opéra comique en trois actes (sous le pseudonyme de Achille Lafont)
- Brin d’amour : opérette (Id.)