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Vérusmor : Des habitants des planètes. De la vitalité et de l’habitabilité des mondes.
jeudi 2 mai 2019, par
Après Entretiens sur la pluralité des mondes. Précédé de l’Astronomie des dames de Defontenelle et Delalande, je vous propose de découvrir un texte un peu plus récent :-) sur le même thème.
J’ai découvert ce texte de Vérusmor
Vérusmor
Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, Notice nécrologique sur Géhyn Vérusmor, PAR M. Digard (de Lousta.) 1875.
Géhyn (Alexis), généralement connu sous le pseudonyme de Vérusmor, naquit le 19 janvier 1806, à Ventron (Vosges), d’une famille originaire de la Suisse.
Dès son enfance, il montra des aptitudes précoces qui le firent remarquer par un général en retraite, à la bienveillance duquel il fut redevable d’une excellente instruction primaire ; mais il ne fit pas ses humanités, et, comme bien d’autres, il eut le regret de n’avoir pas été à même de fortifier son intelligence dans les beautés des langues grecque et latine, ces deux grandes sources de l’esprit humain.
Après avoir fait quelques excursions sur les frontières de Suisse, il s’engagea, à Cherbourg, dans l’artillerie de marine, le 2 octobre 1825.
Devenu fourrier, au bout de quelques mois de service, il fut bientôt nommé greffier du conseil de guerre, et il en exerça les fonctions pendant quelques années.
Sur ces entrefaites, il passait ses loisirs dans la lecture des meilleurs ouvrages de science, d’histoire et de littérature.
Doué d’une mémoire remarquable, dans laquelle se groupaient, avec une admirable facilité, les dates et les chiffres, il ne tarda pas à assimiler des connaissances nombreuses et variées.
Il fit une étude spéciale de la Révolution, du Consulat, de l’Empire. Il avait une prédilection particulière pour cette période, et il s’était attaché à la classer dans sa pensée par ordre chronologique.
Chaque jour, il allait bouquiner chez les libraires, chez les étalagistes, chez les fripiers : il épiait l’occasion d’y trouver des livres, et les achetait immédiatement lorsqu’ils étaient à sa convenance. Par ce moyen, il parvint à se former une collection de plus de mille volumes.
Promu au grade de sergent-major, avec la perspective de devenir sous-lieutenant, Vérusmor avait déjà perdu les illusions qu’il s’était formées sur la carrière militaire ; il prit son congé.
Bientôt après il contracta mariage avec une jeune personne d’un caractère aimable et d’un esprit cultivé, appartenant à une ancienne et honorable famille de Cherbourg.
Port militaire, préfecture maritime, siège d’un tribunal civil, Cherbourg n’avait, en 1833, qu’une simple feuille d’annonces. Des journaux s’érigeaient dans toutes les villes importantes. Nos concitoyens ne voulurent pas rester en arrière. MM. de Berruyer, homme de lettres ; Ragonde, professeur au collège ; Boulanger, imprimeur-libraire, fondèrent le Journal de Cherbourg.
Vérusmor entra dans la collaboration de cette feuille jusqu’au mois de septembre 1837.
Lié d’amitié avec Ragonde, fortement organisés l’un et l’autre pour le travail et l’érudition, ils publièrent en commun l’histoire manuscrite de la ville de Cherbourg, par Voisin-la-Hougue.
Cette histoire finissait en 1728. Elle fut continuée par Vérasmor jusqu’à 1825, et parut la même année, sous format in-8° de près de 400 pages.
La publication de ce livre fit ressortir une chose assez singulière.
Madame Retau-Dufresne, en 1760, avait fait imprimer, à Paris, une histoire de Cherbourg, signée de son nom. Elle en avait adressé deux exemplaires au maire et aux échevins de la ville, qui lui répondirent par des remerciements et des félicitations. L’ouvrage fut mis en vente à Valognes, et madame Retau-Dufresne fut reconnue pour être le premier historien de Cherbourg.
Plus tard, lorsque les éditeurs de Voisin-la-Hougue vinrent à comparer le manuscrit autographe avec l’histoire de madame Retau-Dnfresne, ils furent frappés de la ressemblance qui existait entre ces deux documents.
Des phrases, des alinéas tout entiers attestaient un plagiat qu’on ne s’était même pas donné la peine de déguiser, et dont on peut encore se rendre compte par la confrontation des textes. Aussi, les éditeurs se crurent-ils obligés de mentionner dans la préface dont ils ont fait précéder l’histoire de Voisin-la-Hougue, qu’elle avait été copiée et falsifiée par madame Retau-Dufresne.
Cette falsification est d’autant plus regrettable que madame Retau-Dufresne n’était pas sans mérite. Elle s’occupait d’études sérieuses, et, 17 ans après la publication de son livre, on la retrouve, présentant à l’académie de Rouen un mémoire intitulé : Recherches chronologiques et généalogiques sur l’histoire de la nation des Gaulois-Germains.
À cette époque, Vérusmor avait déjà fait connaître plusieurs personnages de Cherbourg, dont les noms semblent avoir été momentanément oubliés.
De ce nombre sont :
Desroches-Orange, ancien gouverneur des invalides ;
Gilles Lehédois, amiral du Brésil ;
Le Poittevin de Beuzeville, décédé à Marseille, en 1778, avec la réputation du plus savant hydrographe de France ;
Claude Lecapelain, docteur en Sorbonne, titulaire de la chaire d’hébreu de l’Université de Paris, auteur d’un livre intitulé Mare rabbiniscum, où il établit que les rabbins ont altéré le Talmud.
La Gazette de Cherbourg, laquelle prit bientôt après le titre de Phare de la Manche, avait été créée vers la fin de 1837 par une société qui désirait en faire l’écho des annonces judiciaires. Vérusmor fut investi des fonctions de rédacteur en chef de ce journal, et les exerça sans interruption jusqu’au 14 mars 1869.
Durant cette longue période, il contribua au succès et à la prospérité de cette feuille, par la modération de ses sentiments politiques, par le classement et l’intelligente distribution des articles, par l’attention qu’il apportait à soigner la forme typographique, par le choix judiciaire du feuilleton et des variétés littéraires.
En dehors de la politique proprement dite, il parsemait les pages de son journal de morceaux d’histoire, de science, de littérature, toujours marqués au coin de l’intérêt et de l’actualité.
Vérusmor brillait surtout dans les notices biographiques. Ce genre qui exige de la précision, de l’exactitude, une trame délicate et serrée, était le champ où son talent s’exerçait avec le plus de souplesse et de vigueur.
Dans ses biographies, il a pratiqué l’art de peindre et de résumer ses héros trait pour trait.
Ses travaux intitulés : de la marine militaire sur les côtes du département de la Manche sous le Consulat et l’Empire lui ont valu des félicitations méritées.
M. Édouard Frère, dans son Manuel du Biographe, appelle Vérusmor l’historiographe de la marine normande.
Cherbourg à quatre époques réclame ici une mention honorable. C’est un des meilleurs résumés qui soient sortis de la plume de Vérusmor. Ce tableau présente en raccourci, d’une manière saillante, la physionomie de notre ville en 1657-1758-1786-1828.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur les productions de Vérusmor. Elles sont trop nombreuses et trop diverses. Pour s’en donner un aperçu, il faudrait parcourir la collection du Phare de la Manche et une partie de celle du Journal de Cherbourg. Dans ces recueils nous avons compté plus de 300 articles revêtus de la signature de Vérusmor. Ces articles sont extraits des mœurs, des coutumes, des inventions, des découvertes, et se rattachent toujours par quelque côté à l’histoire générale.
Indépendamment des biographies dont nous avons déjà parlé, Vérusmor en a écrit un grand nombre d’autres. Il s’est plu à faire ressortir tout particulièrement les gloires de Cherbourg et de son arrondissement.
Les héros de l’époque impériale, au nombre desquels figurent les Troude, les Jouan, les Briqueville, les Meslin, les Lemarois, les Chauffard, ont reçu de lui le tribut d’éloges et d’admiration dont ils étaient dignes. On eût dit, en voyant son zèle à retracer les campagnes et les brillants faits d’armes de nos concitoyens, qu’il goûtait une satisfaction personnelle à émailler d’étoiles le firmament militaire de notre contrée.
Quoiqu’il n’eût pas été initié aux beautés des littératures anciennes que l’on regarde à juste titre comme les formes les plus parfaites du langage humain, il avait le goût naturel du beau. Les grandes pensées et les grands sentiments, noblement exprimés, remuaient son âme, et il ne lui a manqué pour admirer les Grecs et les Romains que de connaître leurs propres écrits.
Il avait formé lui-même son style. Sa diction était pure, claire, correcte, châtiée. S’il n’avait pas toujours l’ampleur et l’abondance nécessaires dans certains développements, il ne laissait du moins rien à désirer sous le rapport de la netteté et de la concision.
Ce qui lui fait le plus d’honneur, c’est d’avoir tenu la plume, soutenu des polémiques sérieuses, fait marcher son journal, pendant 32 ans, sans avoir été préparé à cette longue lutte par des études classiques. Il a trouvé toutes les ressources dont il avait besoin dans sa patience, dans sou travail, dans sa mémoire, dans son érudition. Il a été, en un mot, le seul artisan de ses œuvres.
Vérusmor a publié l’Annuaire de Cherbourg, année 1837, un volume in-18. Il a écrit dans l’Annuaire de la Manche, dans la Revue anglo-française de Poitiers, et notamment dans la France maritime.
Il était membre des sociétés académiques de Cherbourg, de Falaise, de Caen, de la société d’émulation des Vosges, des sciences et belles-lettres de Nancy, du cercle philotechnique de Francfort et de l’institut de Zurick.
Vers la fin de 1869, Vérusmor quitta Cherbourg pour retourner dans son pays natal. Les sympathies de la population au milieu de laquelle il vivait depuis si longtemps le suivirent dans sa retraite ; mais il ne lui fut pas donné de jouir longuement des douceurs du repos. Les douleurs physiques et les souffrances morales mirent un terme à son existence. Il mourut à Cornimont (Vosges), le 4 août 1873, dans la 67e année de son âge.
(Aléxis Gehin de Vérusmor
Vérusmor
Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, Notice nécrologique sur Géhyn Vérusmor, PAR M. Digard (de Lousta.) 1875.
Géhyn (Alexis), généralement connu sous le pseudonyme de Vérusmor, naquit le 19 janvier 1806, à Ventron (Vosges), d’une famille originaire de la Suisse.
Dès son enfance, il montra des aptitudes précoces qui le firent remarquer par un général en retraite, à la bienveillance duquel il fut redevable d’une excellente instruction primaire ; mais il ne fit pas ses humanités, et, comme bien d’autres, il eut le regret de n’avoir pas été à même de fortifier son intelligence dans les beautés des langues grecque et latine, ces deux grandes sources de l’esprit humain.
Après avoir fait quelques excursions sur les frontières de Suisse, il s’engagea, à Cherbourg, dans l’artillerie de marine, le 2 octobre 1825.
Devenu fourrier, au bout de quelques mois de service, il fut bientôt nommé greffier du conseil de guerre, et il en exerça les fonctions pendant quelques années.
Sur ces entrefaites, il passait ses loisirs dans la lecture des meilleurs ouvrages de science, d’histoire et de littérature.
Doué d’une mémoire remarquable, dans laquelle se groupaient, avec une admirable facilité, les dates et les chiffres, il ne tarda pas à assimiler des connaissances nombreuses et variées.
Il fit une étude spéciale de la Révolution, du Consulat, de l’Empire. Il avait une prédilection particulière pour cette période, et il s’était attaché à la classer dans sa pensée par ordre chronologique.
Chaque jour, il allait bouquiner chez les libraires, chez les étalagistes, chez les fripiers : il épiait l’occasion d’y trouver des livres, et les achetait immédiatement lorsqu’ils étaient à sa convenance. Par ce moyen, il parvint à se former une collection de plus de mille volumes.
Promu au grade de sergent-major, avec la perspective de devenir sous-lieutenant, Vérusmor avait déjà perdu les illusions qu’il s’était formées sur la carrière militaire ; il prit son congé.
Bientôt après il contracta mariage avec une jeune personne d’un caractère aimable et d’un esprit cultivé, appartenant à une ancienne et honorable famille de Cherbourg.
Port militaire, préfecture maritime, siège d’un tribunal civil, Cherbourg n’avait, en 1833, qu’une simple feuille d’annonces. Des journaux s’érigeaient dans toutes les villes importantes. Nos concitoyens ne voulurent pas rester en arrière. MM. de Berruyer, homme de lettres ; Ragonde, professeur au collège ; Boulanger, imprimeur-libraire, fondèrent le Journal de Cherbourg.
Vérusmor entra dans la collaboration de cette feuille jusqu’au mois de septembre 1837.
Lié d’amitié avec Ragonde, fortement organisés l’un et l’autre pour le travail et l’érudition, ils publièrent en commun l’histoire manuscrite de la ville de Cherbourg, par Voisin-la-Hougue.
Cette histoire finissait en 1728. Elle fut continuée par Vérasmor jusqu’à 1825, et parut la même année, sous format in-8° de près de 400 pages.
La publication de ce livre fit ressortir une chose assez singulière.
Madame Retau-Dufresne, en 1760, avait fait imprimer, à Paris, une histoire de Cherbourg, signée de son nom. Elle en avait adressé deux exemplaires au maire et aux échevins de la ville, qui lui répondirent par des remerciements et des félicitations. L’ouvrage fut mis en vente à Valognes, et madame Retau-Dufresne fut reconnue pour être le premier historien de Cherbourg.
Plus tard, lorsque les éditeurs de Voisin-la-Hougue vinrent à comparer le manuscrit autographe avec l’histoire de madame Retau-Dnfresne, ils furent frappés de la ressemblance qui existait entre ces deux documents.
Des phrases, des alinéas tout entiers attestaient un plagiat qu’on ne s’était même pas donné la peine de déguiser, et dont on peut encore se rendre compte par la confrontation des textes. Aussi, les éditeurs se crurent-ils obligés de mentionner dans la préface dont ils ont fait précéder l’histoire de Voisin-la-Hougue, qu’elle avait été copiée et falsifiée par madame Retau-Dufresne.
Cette falsification est d’autant plus regrettable que madame Retau-Dufresne n’était pas sans mérite. Elle s’occupait d’études sérieuses, et, 17 ans après la publication de son livre, on la retrouve, présentant à l’académie de Rouen un mémoire intitulé : Recherches chronologiques et généalogiques sur l’histoire de la nation des Gaulois-Germains.
À cette époque, Vérusmor avait déjà fait connaître plusieurs personnages de Cherbourg, dont les noms semblent avoir été momentanément oubliés.
De ce nombre sont :
Desroches-Orange, ancien gouverneur des invalides ;
Gilles Lehédois, amiral du Brésil ;
Le Poittevin de Beuzeville, décédé à Marseille, en 1778, avec la réputation du plus savant hydrographe de France ;
Claude Lecapelain, docteur en Sorbonne, titulaire de la chaire d’hébreu de l’Université de Paris, auteur d’un livre intitulé Mare rabbiniscum, où il établit que les rabbins ont altéré le Talmud.
La Gazette de Cherbourg, laquelle prit bientôt après le titre de Phare de la Manche, avait été créée vers la fin de 1837 par une société qui désirait en faire l’écho des annonces judiciaires. Vérusmor fut investi des fonctions de rédacteur en chef de ce journal, et les exerça sans interruption jusqu’au 14 mars 1869.
Durant cette longue période, il contribua au succès et à la prospérité de cette feuille, par la modération de ses sentiments politiques, par le classement et l’intelligente distribution des articles, par l’attention qu’il apportait à soigner la forme typographique, par le choix judiciaire du feuilleton et des variétés littéraires.
En dehors de la politique proprement dite, il parsemait les pages de son journal de morceaux d’histoire, de science, de littérature, toujours marqués au coin de l’intérêt et de l’actualité.
Vérusmor brillait surtout dans les notices biographiques. Ce genre qui exige de la précision, de l’exactitude, une trame délicate et serrée, était le champ où son talent s’exerçait avec le plus de souplesse et de vigueur.
Dans ses biographies, il a pratiqué l’art de peindre et de résumer ses héros trait pour trait.
Ses travaux intitulés : de la marine militaire sur les côtes du département de la Manche sous le Consulat et l’Empire lui ont valu des félicitations méritées.
M. Édouard Frère, dans son Manuel du Biographe, appelle Vérusmor l’historiographe de la marine normande.
Cherbourg à quatre époques réclame ici une mention honorable. C’est un des meilleurs résumés qui soient sortis de la plume de Vérusmor. Ce tableau présente en raccourci, d’une manière saillante, la physionomie de notre ville en 1657-1758-1786-1828.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur les productions de Vérusmor. Elles sont trop nombreuses et trop diverses. Pour s’en donner un aperçu, il faudrait parcourir la collection du Phare de la Manche et une partie de celle du Journal de Cherbourg. Dans ces recueils nous avons compté plus de 300 articles revêtus de la signature de Vérusmor. Ces articles sont extraits des mœurs, des coutumes, des inventions, des découvertes, et se rattachent toujours par quelque côté à l’histoire générale.
Indépendamment des biographies dont nous avons déjà parlé, Vérusmor en a écrit un grand nombre d’autres. Il s’est plu à faire ressortir tout particulièrement les gloires de Cherbourg et de son arrondissement.
Les héros de l’époque impériale, au nombre desquels figurent les Troude, les Jouan, les Briqueville, les Meslin, les Lemarois, les Chauffard, ont reçu de lui le tribut d’éloges et d’admiration dont ils étaient dignes. On eût dit, en voyant son zèle à retracer les campagnes et les brillants faits d’armes de nos concitoyens, qu’il goûtait une satisfaction personnelle à émailler d’étoiles le firmament militaire de notre contrée.
Quoiqu’il n’eût pas été initié aux beautés des littératures anciennes que l’on regarde à juste titre comme les formes les plus parfaites du langage humain, il avait le goût naturel du beau. Les grandes pensées et les grands sentiments, noblement exprimés, remuaient son âme, et il ne lui a manqué pour admirer les Grecs et les Romains que de connaître leurs propres écrits.
Il avait formé lui-même son style. Sa diction était pure, claire, correcte, châtiée. S’il n’avait pas toujours l’ampleur et l’abondance nécessaires dans certains développements, il ne laissait du moins rien à désirer sous le rapport de la netteté et de la concision.
Ce qui lui fait le plus d’honneur, c’est d’avoir tenu la plume, soutenu des polémiques sérieuses, fait marcher son journal, pendant 32 ans, sans avoir été préparé à cette longue lutte par des études classiques. Il a trouvé toutes les ressources dont il avait besoin dans sa patience, dans sou travail, dans sa mémoire, dans son érudition. Il a été, en un mot, le seul artisan de ses œuvres.
Vérusmor a publié l’Annuaire de Cherbourg, année 1837, un volume in-18. Il a écrit dans l’Annuaire de la Manche, dans la Revue anglo-française de Poitiers, et notamment dans la France maritime.
Il était membre des sociétés académiques de Cherbourg, de Falaise, de Caen, de la société d’émulation des Vosges, des sciences et belles-lettres de Nancy, du cercle philotechnique de Francfort et de l’institut de Zurick.
Vers la fin de 1869, Vérusmor quitta Cherbourg pour retourner dans son pays natal. Les sympathies de la population au milieu de laquelle il vivait depuis si longtemps le suivirent dans sa retraite ; mais il ne lui fut pas donné de jouir longuement des douceurs du repos. Les douleurs physiques et les souffrances morales mirent un terme à son existence. Il mourut à Cornimont (Vosges), le 4 août 1873, dans la 67e année de son âge.
, né à Ventron — Vosges — le 19 janvier 1806, mort à Cornimont — Vosges — le 4 août 1873
1873
) dans les Mémoires de la Société Nationale Académique de Cherbourg pour l’année 1871
1871
. Je connaissais ce nom pour avoir lu l’Histoire de la ville de Cherbourg par Voisin La Hougue, continuée depuis 1728 jusqu’à 1835
1835
par Vérusmor
Vérusmor
Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, Notice nécrologique sur Géhyn Vérusmor, PAR M. Digard (de Lousta.) 1875.
Géhyn (Alexis), généralement connu sous le pseudonyme de Vérusmor, naquit le 19 janvier 1806, à Ventron (Vosges), d’une famille originaire de la Suisse.
Dès son enfance, il montra des aptitudes précoces qui le firent remarquer par un général en retraite, à la bienveillance duquel il fut redevable d’une excellente instruction primaire ; mais il ne fit pas ses humanités, et, comme bien d’autres, il eut le regret de n’avoir pas été à même de fortifier son intelligence dans les beautés des langues grecque et latine, ces deux grandes sources de l’esprit humain.
Après avoir fait quelques excursions sur les frontières de Suisse, il s’engagea, à Cherbourg, dans l’artillerie de marine, le 2 octobre 1825.
Devenu fourrier, au bout de quelques mois de service, il fut bientôt nommé greffier du conseil de guerre, et il en exerça les fonctions pendant quelques années.
Sur ces entrefaites, il passait ses loisirs dans la lecture des meilleurs ouvrages de science, d’histoire et de littérature.
Doué d’une mémoire remarquable, dans laquelle se groupaient, avec une admirable facilité, les dates et les chiffres, il ne tarda pas à assimiler des connaissances nombreuses et variées.
Il fit une étude spéciale de la Révolution, du Consulat, de l’Empire. Il avait une prédilection particulière pour cette période, et il s’était attaché à la classer dans sa pensée par ordre chronologique.
Chaque jour, il allait bouquiner chez les libraires, chez les étalagistes, chez les fripiers : il épiait l’occasion d’y trouver des livres, et les achetait immédiatement lorsqu’ils étaient à sa convenance. Par ce moyen, il parvint à se former une collection de plus de mille volumes.
Promu au grade de sergent-major, avec la perspective de devenir sous-lieutenant, Vérusmor avait déjà perdu les illusions qu’il s’était formées sur la carrière militaire ; il prit son congé.
Bientôt après il contracta mariage avec une jeune personne d’un caractère aimable et d’un esprit cultivé, appartenant à une ancienne et honorable famille de Cherbourg.
Port militaire, préfecture maritime, siège d’un tribunal civil, Cherbourg n’avait, en 1833, qu’une simple feuille d’annonces. Des journaux s’érigeaient dans toutes les villes importantes. Nos concitoyens ne voulurent pas rester en arrière. MM. de Berruyer, homme de lettres ; Ragonde, professeur au collège ; Boulanger, imprimeur-libraire, fondèrent le Journal de Cherbourg.
Vérusmor entra dans la collaboration de cette feuille jusqu’au mois de septembre 1837.
Lié d’amitié avec Ragonde, fortement organisés l’un et l’autre pour le travail et l’érudition, ils publièrent en commun l’histoire manuscrite de la ville de Cherbourg, par Voisin-la-Hougue.
Cette histoire finissait en 1728. Elle fut continuée par Vérasmor jusqu’à 1825, et parut la même année, sous format in-8° de près de 400 pages.
La publication de ce livre fit ressortir une chose assez singulière.
Madame Retau-Dufresne, en 1760, avait fait imprimer, à Paris, une histoire de Cherbourg, signée de son nom. Elle en avait adressé deux exemplaires au maire et aux échevins de la ville, qui lui répondirent par des remerciements et des félicitations. L’ouvrage fut mis en vente à Valognes, et madame Retau-Dufresne fut reconnue pour être le premier historien de Cherbourg.
Plus tard, lorsque les éditeurs de Voisin-la-Hougue vinrent à comparer le manuscrit autographe avec l’histoire de madame Retau-Dnfresne, ils furent frappés de la ressemblance qui existait entre ces deux documents.
Des phrases, des alinéas tout entiers attestaient un plagiat qu’on ne s’était même pas donné la peine de déguiser, et dont on peut encore se rendre compte par la confrontation des textes. Aussi, les éditeurs se crurent-ils obligés de mentionner dans la préface dont ils ont fait précéder l’histoire de Voisin-la-Hougue, qu’elle avait été copiée et falsifiée par madame Retau-Dufresne.
Cette falsification est d’autant plus regrettable que madame Retau-Dufresne n’était pas sans mérite. Elle s’occupait d’études sérieuses, et, 17 ans après la publication de son livre, on la retrouve, présentant à l’académie de Rouen un mémoire intitulé : Recherches chronologiques et généalogiques sur l’histoire de la nation des Gaulois-Germains.
À cette époque, Vérusmor avait déjà fait connaître plusieurs personnages de Cherbourg, dont les noms semblent avoir été momentanément oubliés.
De ce nombre sont :
Desroches-Orange, ancien gouverneur des invalides ;
Gilles Lehédois, amiral du Brésil ;
Le Poittevin de Beuzeville, décédé à Marseille, en 1778, avec la réputation du plus savant hydrographe de France ;
Claude Lecapelain, docteur en Sorbonne, titulaire de la chaire d’hébreu de l’Université de Paris, auteur d’un livre intitulé Mare rabbiniscum, où il établit que les rabbins ont altéré le Talmud.
La Gazette de Cherbourg, laquelle prit bientôt après le titre de Phare de la Manche, avait été créée vers la fin de 1837 par une société qui désirait en faire l’écho des annonces judiciaires. Vérusmor fut investi des fonctions de rédacteur en chef de ce journal, et les exerça sans interruption jusqu’au 14 mars 1869.
Durant cette longue période, il contribua au succès et à la prospérité de cette feuille, par la modération de ses sentiments politiques, par le classement et l’intelligente distribution des articles, par l’attention qu’il apportait à soigner la forme typographique, par le choix judiciaire du feuilleton et des variétés littéraires.
En dehors de la politique proprement dite, il parsemait les pages de son journal de morceaux d’histoire, de science, de littérature, toujours marqués au coin de l’intérêt et de l’actualité.
Vérusmor brillait surtout dans les notices biographiques. Ce genre qui exige de la précision, de l’exactitude, une trame délicate et serrée, était le champ où son talent s’exerçait avec le plus de souplesse et de vigueur.
Dans ses biographies, il a pratiqué l’art de peindre et de résumer ses héros trait pour trait.
Ses travaux intitulés : de la marine militaire sur les côtes du département de la Manche sous le Consulat et l’Empire lui ont valu des félicitations méritées.
M. Édouard Frère, dans son Manuel du Biographe, appelle Vérusmor l’historiographe de la marine normande.
Cherbourg à quatre époques réclame ici une mention honorable. C’est un des meilleurs résumés qui soient sortis de la plume de Vérusmor. Ce tableau présente en raccourci, d’une manière saillante, la physionomie de notre ville en 1657-1758-1786-1828.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur les productions de Vérusmor. Elles sont trop nombreuses et trop diverses. Pour s’en donner un aperçu, il faudrait parcourir la collection du Phare de la Manche et une partie de celle du Journal de Cherbourg. Dans ces recueils nous avons compté plus de 300 articles revêtus de la signature de Vérusmor. Ces articles sont extraits des mœurs, des coutumes, des inventions, des découvertes, et se rattachent toujours par quelque côté à l’histoire générale.
Indépendamment des biographies dont nous avons déjà parlé, Vérusmor en a écrit un grand nombre d’autres. Il s’est plu à faire ressortir tout particulièrement les gloires de Cherbourg et de son arrondissement.
Les héros de l’époque impériale, au nombre desquels figurent les Troude, les Jouan, les Briqueville, les Meslin, les Lemarois, les Chauffard, ont reçu de lui le tribut d’éloges et d’admiration dont ils étaient dignes. On eût dit, en voyant son zèle à retracer les campagnes et les brillants faits d’armes de nos concitoyens, qu’il goûtait une satisfaction personnelle à émailler d’étoiles le firmament militaire de notre contrée.
Quoiqu’il n’eût pas été initié aux beautés des littératures anciennes que l’on regarde à juste titre comme les formes les plus parfaites du langage humain, il avait le goût naturel du beau. Les grandes pensées et les grands sentiments, noblement exprimés, remuaient son âme, et il ne lui a manqué pour admirer les Grecs et les Romains que de connaître leurs propres écrits.
Il avait formé lui-même son style. Sa diction était pure, claire, correcte, châtiée. S’il n’avait pas toujours l’ampleur et l’abondance nécessaires dans certains développements, il ne laissait du moins rien à désirer sous le rapport de la netteté et de la concision.
Ce qui lui fait le plus d’honneur, c’est d’avoir tenu la plume, soutenu des polémiques sérieuses, fait marcher son journal, pendant 32 ans, sans avoir été préparé à cette longue lutte par des études classiques. Il a trouvé toutes les ressources dont il avait besoin dans sa patience, dans sou travail, dans sa mémoire, dans son érudition. Il a été, en un mot, le seul artisan de ses œuvres.
Vérusmor a publié l’Annuaire de Cherbourg, année 1837, un volume in-18. Il a écrit dans l’Annuaire de la Manche, dans la Revue anglo-française de Poitiers, et notamment dans la France maritime.
Il était membre des sociétés académiques de Cherbourg, de Falaise, de Caen, de la société d’émulation des Vosges, des sciences et belles-lettres de Nancy, du cercle philotechnique de Francfort et de l’institut de Zurick.
Vers la fin de 1869, Vérusmor quitta Cherbourg pour retourner dans son pays natal. Les sympathies de la population au milieu de laquelle il vivait depuis si longtemps le suivirent dans sa retraite ; mais il ne lui fut pas donné de jouir longuement des douceurs du repos. Les douleurs physiques et les souffrances morales mirent un terme à son existence. Il mourut à Cornimont (Vosges), le 4 août 1873, dans la 67e année de son âge.
. Mais on ne peut pas dire qu’il est facile de trouver des textes écrits par ce journaliste et écrivain du département de la Manche (Bien que né et décédé dans le département des Vosges).
Bref : Dans la lignée des spéculations sur la vie sur les autres corps célestes, voici un texte intéressant.
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