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Charles Nodier : Cyprien Bérard, Lord Ruthwen ou les vampires — Observations préliminaires
mercredi 29 janvier 2025, par
En 2019 2019 , Les forges de Vulcain rééditaient Le Vampyre, volume signé sur la couverture John William Polidori. Ce livre contient la nouvelle de Polidori, le texte de Nodier que vous allez pouvoir lire ci-dessous et le roman de Cyprien Bérard.
Si on en croit la quatrième de couverture :
John William Polidori a publié en 1819 le vampyre, s’inspirant des notes de son ancien employeur, Lord Byron. Attribuée initialement à Byron, l’œuvre connut un si grand succès que Charles Nodier
Charles Nodier
Né à Besançon, le 29 avril 1780.
Poète, romancier, bibliophile, grammairien, il s’occupa aussi d’entomologie. À ses débuts dans les lettres, il publia après le 18 Brumaire une ode violente, la Napoléone, qui lui valut une incarcération de plusieurs mois à Sainte-Pélagie et dans diverses autres prisons ; il fut ensuite exilé à Besançon. Accusé de complot, il fut arrêté une seconde fois et, délivré par des paysans, il se cacha dans les montagnes du Jura. Rédacteur au Journal des Débats en 1814, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal où son salon devint le centre d’une société littéraire et où il accueillit les premiers romantiques en 1823. Bien qu’il eût attaqué l’Académie en 1807 et à diverses occasions, il s’y présenta à plusieurs reprises ; battu en 1824, puis en 1833 par Thiers, il fut élu le 24 octobre 1833 en remplacement de Jean-Louis Laya et reçu par Jouy le 26 décembre 1833 ; il fit partie de la Commission du Dictionnaire, soutint Victor Hugo et vota pour lui ; il fut également un partisan de la candidature d’Alexandre Dumas père.
Mort le 27 janvier 1844.
l’adapta au théâtre en 1820
1820
sous le titre le vampire. Son ami Cyprien Bérard en tira un roman : Lord Ruthwen ou les vampires, la même année.
Dans ce cas regrouper les trois textes dans le même volume se justifie. Ne mettre que le titre et l’auteur de la nouvelle sur la couverture s’explique moins.
Quoiqu’il en soit, voici l’introduction signée Charles Nodier
Charles Nodier
Né à Besançon, le 29 avril 1780.
Poète, romancier, bibliophile, grammairien, il s’occupa aussi d’entomologie. À ses débuts dans les lettres, il publia après le 18 Brumaire une ode violente, la Napoléone, qui lui valut une incarcération de plusieurs mois à Sainte-Pélagie et dans diverses autres prisons ; il fut ensuite exilé à Besançon. Accusé de complot, il fut arrêté une seconde fois et, délivré par des paysans, il se cacha dans les montagnes du Jura. Rédacteur au Journal des Débats en 1814, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal où son salon devint le centre d’une société littéraire et où il accueillit les premiers romantiques en 1823. Bien qu’il eût attaqué l’Académie en 1807 et à diverses occasions, il s’y présenta à plusieurs reprises ; battu en 1824, puis en 1833 par Thiers, il fut élu le 24 octobre 1833 en remplacement de Jean-Louis Laya et reçu par Jouy le 26 décembre 1833 ; il fit partie de la Commission du Dictionnaire, soutint Victor Hugo et vota pour lui ; il fut également un partisan de la candidature d’Alexandre Dumas père.
Mort le 27 janvier 1844.
publiée en 1820
1820
en introduction au roman de Cyprien Bérard.
Il est peut-être essentiel quand on publie un roman du goût se celui-ci y de répondre d’avance à l’objection inévitable de la critique par un aveu sans détour. L’histoire qu’on va lire appartient à ce genre romantique si obstinément, et peut-être si justement décrié. La seule raison qu’on puisse faire valoir en faveur de ce choix, c’est qu’on ne connaît pas de roman chez les anciens qui puisse être considéré comme modèle classique et qu’il ne parait pas qu’Aristote se soit occupé de tracer les règles de cette espèce de composition. Le nom même de roman qui rappelle une langue moderne, une littérature moderne, un âge moderne de l’imagination et du sentiment, exclut L’obligation de cette imitation servile de l’antiquité, condition universelle et absolue du beau dans tous les arts. Nous sommes trop loin en effet des idées naïves du premier âge pour rendre plaisir aux pastorales amours des héros de Longus, ailleurs que dans cette histoire délicieuse de Daphnis et Chloé, qui a perdu chez nous toutefois sa vraisemblance avec ses modèles. Grâce au perfectionnement de nos mœurs, le grand nombre des lecteurs ordinaires de romans repousseraient les peintures cyniques des imitateurs les plus élégants de Lucien ou de Pétrone. Si l’un de ces genres a cessé depuis longtemps d’être classique, parce qu’il a cessé d’être vrai ; si l’autre n’a jamais été classique pour les honnêtes gens, parce qu’il n’a jamais été morale, il faut chercher au roman moderne un autre type dans le caractère actuel de notre civilisation, et une autre source d’inspiration dans nos sentiments les plus habituels, dans nos passions les plus prononcées dans nos superstitions les plus poétiques.
Je suis loin Ide considérer comme un thème bien favorable à l’imagination et au goût celles de ces superstitions qui admises comme à regret par les peuples n’offrent à la pensée que des scènes de terreur. De tels sujets ne doivent être abordés sans doute au avec une timide sobriété. Cependant la fable effrayante des vampires ne pouvait manquer d’être consacrée chez toutes les nations qui l’ont reçue dans leur croyance, par quelques récits romantiques. Elle se retrouve dans plusieurs épisodes des Contes arabes. Elle a fourni des élégies chantées dont l’horreur solennelle s’augmente encore de la gravité monotone d’une bizarre mélopée, aux Esclavons des lies et du littoral de l’Adriatique. Enfin, elle a fixé quelque temps l’attention de l’Europe à la faveur d’un nom qui recommande tous les écrits auxquels il s’attache, celui du célèbre lord Byron. Aujourd’hui, pour la première fois, elle fournit une composition développée à notre moyenne littérature. C’est peut-être assez, et la circonspection délicate qui distingue l’esprit français, prescrira nécessairement à nos écrivains d’être avares à l’avenir de cette ressource téméraire, utile tout au plus pour émouvoir une sensibilité blasée, ou pour irriter une Curiosité difficile en sensations. Je pensai toutefois quand on voulut bien me consulter sur ce sujet que deux motifs qui excusent tout en France y excuseraient la tentative de l’auteur. C’est le mérite de l’à-propos et celui de la difficulté vaincue. Je ne doute pas que le public n’accorde comme moi un autre genre de mérite plus rare et plus estimable à ce roman. J’ai cru y reconnaître du moins une grande richesse d’imagination y une variété piquante dans les épisodes, une élégance soutenue dans : le style, et j’ai regardé comme une faveur de mon libraire la proposition de m’associer à sa publication.
C. N.
La composition de la page de titre de Lord Ruthwen, 1820
1820
, a amené certaines personnes à croire que le roman était une œuvre de Charles Nodier
Charles Nodier
Né à Besançon, le 29 avril 1780.
Poète, romancier, bibliophile, grammairien, il s’occupa aussi d’entomologie. À ses débuts dans les lettres, il publia après le 18 Brumaire une ode violente, la Napoléone, qui lui valut une incarcération de plusieurs mois à Sainte-Pélagie et dans diverses autres prisons ; il fut ensuite exilé à Besançon. Accusé de complot, il fut arrêté une seconde fois et, délivré par des paysans, il se cacha dans les montagnes du Jura. Rédacteur au Journal des Débats en 1814, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal où son salon devint le centre d’une société littéraire et où il accueillit les premiers romantiques en 1823. Bien qu’il eût attaqué l’Académie en 1807 et à diverses occasions, il s’y présenta à plusieurs reprises ; battu en 1824, puis en 1833 par Thiers, il fut élu le 24 octobre 1833 en remplacement de Jean-Louis Laya et reçu par Jouy le 26 décembre 1833 ; il fit partie de la Commission du Dictionnaire, soutint Victor Hugo et vota pour lui ; il fut également un partisan de la candidature d’Alexandre Dumas père.
Mort le 27 janvier 1844.
, les deux œuvres citées étant de sa main.