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Francis Scott Fitzgerald : L’Étrange Histoire de Benjamin Button

dimanche 28 novembre 2021, par Denis Blaizot

Auteur : Francis Scott Fitzgerald

Illustratrice : Fanny Liabeuf aka Naïky

Titre français : L’Étrange Histoire de Benjamin Button

Titre original : The Curious Case of Benjamin Button (1921 1921 )

Éditeur : ActuSF(Coll. Graphic)

Année de parution : 2021 2021

ISBN : 978-2-37686-393-9

Quatrième de couverture :

En 1860, à Baltimore, né l’étrange Benjamin Button. Lors de sa venue au monde, il a l’apparence d’un homme de 70 ans... Et plus étrange encore, au fil des années, il semble rajeunir. Texte phare et dérangeant de Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique), il sera sublimé par les illustrations de Fanny Lia dans cette nouvelle édition.

Texte de présentation de cette nouvelle en tête du recueil Tales of the jazz :

This story was inspired by a remark of Mark Twain’s to the effect that it was a pity that the best part of life came at the beginning and the worst part at the end. By trying the experiment upon only one man in a perfectly normal world I have scarcely given his idea a fair trial. Several weeks after completing it, I discovered an almost identical plot in Samuel Butter’s « Note-books. »

The story was published in « Collier’s » last summer and provoked this startling letter from an anonymous admirer in Cincinnati :

« Sir
I have read the story Benjamin Button in Colliers and I wish to say that as a short story writer you would make a good lunatic I have seen many peices of cheese in my life but of all the peices of cheese I have ever seen you are the biggest peice. I hate to waste a peice of stationary on you but I will. »

Cette histoire a été inspirée par une remarque de Mark Twain selon laquelle il est dommage que la meilleure partie de la vie se situe au début et la pire à la fin. En tentant l’expérience sur un seul homme dans un monde parfaitement normal, j’ai à peine donné à son idée un procès équitable. Plusieurs semaines après l’avoir terminée, j’ai découvert une intrigue presque identique dans les « Note-books » de Samuel Butter.

L’histoire a été publiée dans « Collier’s » l’été dernier et a provoqué cette lettre surprenante d’un admirateur anonyme de Cincinnati :

"Monsieur
J’ai lu l’histoire de Benjamin Button dans Colliers et je tiens à dire qu’en tant qu’auteur de nouvelles, vous feriez un bon fou. J’ai vu beaucoup de morceaux de fromage dans ma vie, mais de tous les fromages que j’ai vus, ce sont les morceaux de votre plus gros fromage [1]. Je déteste gaspiller un morceau de papier stationnaire pour vous mais je le ferai."

Mon avis : Je n’avais jamais osé sauté le pas et lire un texte de Francis Scott Fitzgerald. Mais cette année sera une année à part, je pense. Car c’est ma troisième découverte d’un écrivain réputé pour autre chose que de la littérature dite de l’imaginaire. Hé oui ! Cette année a été pour moi l’occasion de découvrir Colette, Proust et Fitzgerald. Trois grands écrivains que je pensais bien ne jamais lire.
Et là, en cette fin d’année, je découvre que les éditions ActuSF publient une version illustrée de L’étrange histoire de Benjamin Button. Encore une fois c’est totalement par hasard... mais ce n’est pas en fouillant les numéros des journaux des années 1920 1920  :-) Non. Mais ActuSF a proposé ce petit volume en Service Presse à ma moitié. Je ne pouvais pas passer à côté. Un peu de sérieux.

Maintenant, qu’en est-il du livre ?

Les très nombreuses illustrations de Fanny Liabeuf (alias Naïky) sont superbes. Chacune, ou presque, bénéficie d’une page entière. Certaines sont en couleurs. C’est sans hésiter que je découvrirai le travail de cette graphiste dans d’autres ouvrages. À suivre, donc.

Et la nouvelle ? Oui. Je la désigne par le label de nouvelle et non novella. Car le texte n’occupe que 33 pages dans le volume (format poche) de Tales of the jazz publié par l’auteur en 1922 1922 . Peut-être un peu long pour une nouvelle mais indubitablement trop court pour une novella. Mais ceci n’enlève rien à ce texte charmant.

Il peut être surprenant de découvrir que l’histoire commence en 1860, soit 36 ans avant la naissance de l’auteur. Il semble qu’ainsi, l’auteur se complique la vie en décrivant une société américaine qu’il n’a pas connue. Mais cette date a l’avantage de faire vivre la jeunesse du héros dans les années 1900 1900 -1920 1920 période que l’auteur connais bien puisqu’il s’agit des ses propres années de jeunesse, et je subodore une part d’autobiographie dans certain éléments de la vie de B. Button : fils de commerçant, difficultés scolaires, etc. Mais la ressemblance s’arrête là.

Je mettrai un petit B-mol à mon enthousiasme. La nouvelle est centrée sur Benjamin. Rien que de très normal. Mais du coup, les personnages secondaires sont trop effacés. Sa mère en particulier. Son épouse également. Et que dire de l’épouse de son fils dont on ne sait qu’une chose : elle existe. Bref. Le personnage féminin le plus présent est sans doute la nounou qui s’occupe de lui pendant ses dernières années de vie à rebours.

En bref : À lire absolument. Et plutôt qu’une édition quelconque (Librio par exemple. Dix fois moins chère, il est vrai) achetez celle d’ActuSF pour profiter des illustrations de Fanny Liabeuf.

Et si vous voulez l’écouter en VO, c’est par ici

Un aurte avis ici

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[1Là, j’avoue. Je n’ai pas compris la référence au fromage. À moins que... « piece of cheeze » soit plutôt à traduire par « fou-rire » ?