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Kim Stanley Robinson : New York 2140
vendredi 29 janvier 2021, par
Titre français : New York 2140
Titre original : New York 2140 (2017 2017 )
Éditeur : BRAGELONNE(Coll. Science-fiction)
Date de parution : 18/11/2020 2020
ISBN :9791028114374
672 pages
Quatrième de couverture :
Il y a le trader, qui trouve des opportunités là où d’autres voient des problèmes. Il y a la policière, dont le travail ne disparaîtra jamais... de même que celui des avocats, bien sûr.
Il y a la star d’Internet, adulée par des millions de personnes pour ses aventures en dirigeable, et le gérant de l’immeuble, respecté par tous pour son souci du détail. Et puis il y a deux gamins qui n’habitent pas ici, mais qui n’ont pas d’autre foyer, et qui sont plus importants que quiconque pourrait l’imaginer.
Enfin, il y a les codeurs résidant temporairement sur le toit, et dont la disparition provoque une série d’événements qui vont menacer la vie de tous, et jusqu’aux fondations secrètes sur lesquelles repose la ville...
Mon avis :
Bon. Ben, cette fois-ci, c’est certain. Ce sera le dernière. J’avais déjà eu un doute avec 2312 et Aurora. Et je retrouve dans celui-ci ce que j’ai estimé être les défauts de ceux-là. Mais pas tout à fait non plus.
Mes reproches ? Une histoire — ou plutôt des histoires — au final pas très intéressante. Deux gavroches obsédés par un trésor enfoui sous les rues inondées de New-York. Un papy féru d’histoire, parfois romancée ? quelque peu responsable de l’obsession des gamins. Un trader maladroit dans ses relations avec les autres, surtout les femmes. Un concierge bourru, ancien plongeur professionnel, qui fini par se rabibocher avec son ex. Une bimbo de téléréalité gentille, très belle mais cruche comme pas deux. Etc. Ah ! j’ai failli oublié le personnage principal : un ouragan qui manque de détruire New-York et provoque un changement de paradigme. Et leurs vies s’entremêlent pour constituer la trame du roman, mais une trame qui m’a fait penser à un vieux morceau de filet de pêche traînant sur la grève, prisonnier de bouts de varech pourris, de coquillages et de poissons morts. Ah ! n’oublions pas les boulettes de pétrole et autres déchets plastiques. Oui. Voilà comment, au final, j’ai perçu ce livre.
Y a-t-il une volonté de la part de l’auteur de faire passer un message politique, avec son histoire de bulle financière qui éclate, de riches qui s’enrichissent et de pauvres qui s’appauvrissent ? Peut-être. Y a-t-il un souhait de faire passer un message sur l’entraide dans les coups durs, sur les différences, etc. ? Encore une fois, peut-être. En tout cas ça nous changerait des deux précédents romans.
Mais jusque-là, ce n’est pas une raison suffisante pour brûler ce livre. Non. Avant chaque chapitre, une page avec des citations et des anecdotes sur New-York pas toujours intéressantes et rarement utiles à la compréhension de l’histoire. Donc une soixantaine de pages inutiles mais rapides à lire. Les pages vraiment désagréables pour moi ont été les chapitres nommés « Un citoyen » ou « encore un citoyen »... ou des titres approchants. Une quinzaine de chapitres éparpillés dans les 8 parties du roman durant lesquels l’auteur nous joue la carte du guide didactique sur New-York et son histoire... avec une petite touche de politique. Si son point de vue n’est pas inintéressant, je trouve qu’il y en a trop. Et j’aurais préféré que ce soit distillé au fil de la narration plutôt que regroupé par chapitre. Quoiqu’il en soit, voici comment Robinson annonce la couleur : Si ce genre d’information maritime et antique ne vous intéresse pas, tant pis. Allez naviguer deux ou trois pages plus loin pour reprendre votre activité de voyeur des sordides actions des minuscules primates qui rampent ou pagaient tout autour de cette vaste étendue d’eau. Si réfléchir à la situation dans son ensemble et aux vérités fondamentales vous satisfait, poursuivez votre lecture. Je n’aime pas particulièrement le ton condescendant et donneur de leçon employé mais passons. J’ai lu ce premier... article ? édito ? Mais certainement pas chapitre de roman. Au deuxième chapitre de ce genre, j’ai encore tiqué et pensé : Il y en a beaucoup des comme ça ? et j’ai envisagé de suivre son conseil. À partir du troisième, j’ai suivi son conseil, n’en lisant que des passages pour être certain de ne pas rater quelque passage important. Il ne semble pas que ça se soit produit. À noter toutefois que ces pages sont pour l’auteur l’occasion de contextualiser son histoire avec des infos sur le monde, la politique, l’écologie, l’économie qu’il imagine pour 2140 après deux hausses brutales du niveau de la mer qui auront détruit ou endommagé bien des villes côtières.
En bref : Ce roman est très loin de la narration directe et efficace de Mars la rouge et deux autres volumes de la trilogie martienne. Dans ceux-là, l’auteur aurait réussi à faire passer son message écologique, social ou politique sans en faire un aparté de type article de journal d’histoire. On retrouve toutefois avec plaisir sa plume. Son écriture n’a pas changé. Et si la traduction mériterait une relecture, le tout reste agréable à lire. Je lui aurais d’ailleurs doute donné une bonne note si l’histoire étant la même par ailleurs, ce roman n’avait fait que 500 pages. Je ne me permettrai pas de vous conseiller ou non sa lecture. Certains auront le même ressenti que moi pendant que d’autres apprécierons ses nombreuses digressions.