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Iain M. Banks : Efroyabl ange1

lundi 17 août 2015, par Denis Blaizot

Éditeur :L’œil d’or

Traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel

Illustrations de Frédéric Coché

ISBN : 978-2-913661-55-4

Titre original : Feersom Ednjiin (1994 1994 )

Cet ouvrage a reçu le Prix British science fiction en 1994 1994

Quatrième de couverture :
MÈ JSUI Bascule la Crapule, C kom sa kon mapel ! 1 gamin enkor & C ma tout premièr vi, jluidi di an rian ; Bascule le Rakontör zéro, C moi ; inia pa de I ou de II ou de VII ou de tout C annri aprè le non 2 votr servitör ; C kom si jétè imortel, an fèt & franchman, si on pö pa fèr un pö le fou kant on nè jamè mor ne serès kunn foi, alor kan le fra ton ?

Une femme nullement humaine, une autre qui s’entête à porter son nom d’homme, un militaire huit puis sept fois mort, un enfant au verbe particulier – tels sont les héros qui doivent sauver la Terre. Ils rencontreront, aux cours de leur quête, des vivants comploteurs, des morts biens renseignés, une fourmi farceuse, quelques paresseux chuinteurs et nombre d’oiseaux bavards et d’outre-cieux. Sans compter un roi voyeur, ses sbires évidemment cruels, des êtres numériques et une tête de mort volante... Efroyabl ange1, plus qu’un récit de science-fiction, est un conte narquois, peuplé d’êtres étranges, d’univers imbriqués et de rebondissements joyeux.

Efroyabl ange1 est accompagné de 12 gravures de Frédéric Coché. Cet ouvrage est publié avec le concours de la Région Île-de-France.

Mon avis : Amateur des œuvres de Iain M. Banks (1954 — 2013) depuis ma découverte du Seigneur des guêpes en... ? Il y a longtemps. Suivi d’EntreFER dont certains passages écrits à la va-comme-je-te-pousse peuvent en refroidir plus d’un. J’ai en toute logique enchaîné les lectures de tous les volumes du cycle de La Culture. Alors pouvais-je rater celui-là ? Hé bien, d’un point de vue technique oui, puisqu’il n’a jamais été à ma connaissance dans les présentoirs de mon libraire habituel. Mais du point de vue lecteur, non. Il me fallait me le procurer et le lire. Voilà qui est fait et, je dois le dire au risque de déplaire à certains, j’aurais du ou pu m’en passer.

Ce volume de 302 pages (et non 386 comme l’annonce l’éditeur [1].) est agrémenté de 12 illustrations.

C’est sympa, un livre illustré. Mais voilà des illustrations qui ne cassent pas trois pattes à un canard. Je faisait mieux quand j’étais gamin.

Mais s’il n’y avait que ça. J’ai trouvé la traduction assez médiocre. J’avais tiqué dès les premières pages, grommeler à la lectures des passages qui, comme dans ENtreFER, sont écrits n’importe comment. Mais dans celui-là il y avait une certaine homogénéité qui faisait que le lecteur finissait par trouver le rythme. Ce n’est pas le cas ici. Le lecteur doit décrypter chaque chaîne de caractère en deviner le sens. J’ai fini pas abandonner la lecture de ces passages qui représentent malheureusement un quart du roman. Surpris également de voir l’expression « Tethered balloon » traduite par ballon prisonnier quand nous parlons en français de ballon captif. Mais cela n’est rien. Au final, plus on avance dans la lecture, plus on a le déplaisir de tomber sur des phrases traduites de façon littérale. Exemple, page 200 : « Elle pouffa, comme une enfant soudain. »

Mais quid de l’histoire ? diront certains. Nous avons affaire à quatre histoires imbriquées, mais dont les liens n’apparaissent que dans les vingt dernières pages. Ça aurait pu être polyphonique mais ça devient très vite cacophonique. Alors, même si je tire mon chapeau à l’auteur pour le challenge qu’à dû représenter l’écriture, je ne peux pas dire que j’ai retiré un quelconque plaisir de cette lecture.

En bref : Ce roman est à l’ensemble de l’œuvre de fiction de Banks ce que serait une sculpture de Modigliani au milieu d’une expo de Rodin. On aime ou on n’aime pas. Mais on est bien obligé d’admettre que ça dénote sauvagement. Si vous n’avez jamais lu de cet écrivain, ne commencez pas par celui-là. Et si vous n’avez lu que celui-là et l’avez aimé, je ne sais pas si vous aimerez ses autres romans.

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[1Faut le faire. Un éditeur pas foutu de savoir combien il y a de pages dans les bouquins qu’il vend.