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Les limites à la croissance (dans un monde fini)
vendredi 15 août 2014, par
Quatrième de couverture :
Sommaire :
- Préface de Jean-Marc Jancovici
- Préface des auteurs
- Le dépassement
- Le moteur : la croissance exponentielle
- Les limites : sources et exutoires
- World3 : la dynamique de la croissance dans un monde fini
- L’histoire de la couche d’ozone ou la preuve qu’il est possible de redescendre en deçà des limites
- La technologie, les marchés et le dépassement
- Transitions vers un système soutenable
- Transition vers la durabilité : les outils
- Annexes
- De world3 à World3-03
- Indicateurs de bien-être humain et empreinte écologique
- Listes des tableaux et des figures avec leurs sources
- Postface de Bruno Lhoste
Mon avis : Il me parait d’entrée de jeu indispensable de faire une mise au point. Cet ouvrage, commandé par le célèbre Club de Rome en 1970
1970
, a été initialement publié en 1972
1972
. Sa première traduction en français s’est vue affublée du titre trompeur de Halte à la croissance ?. En France, certains se sont empressés d’éluder le point d’interrogation, changeant ainsi radicalement le sens du titre. Mais qu’ont gagné les éditeur à ne pas faire et proposer une traduction littérale : Les limites à la croissance (dans un monde fini [1]) ? Quoiqu’il en soit, les grands patrons de tous poils, les chefs de gouvernement étaient loin d’être prêts à entendre ce discours de mise en garde. Il a alors fait l’objet de nombreuses critiques facilitées par une interprétation malheureuse de son contenu [2]
En 1992
1992
, la même équipe a repris et mis à jour ses travaux. Le résultat a mené à la publication d’une version corrigée et mise à jour de cet essai sous le titre Beyond the limits [3]. Elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin, et l’ouvrage a fait l’objet d’une seconde révision parue initialement en 2004
2004
. Huit ans plus tard, un éditeur français nous en propose une traduction.
Les présentations sont faites, passons au contenu.
Côté maquette, ce livre laisse à désirer avec des illustrations pas toujours judicieusement placées. On se retrouve parfois avec presque une demi-page vierge parce que l’illustration est à la page suivante. Ou encore, l’illustration est sur une page et son commentaire sur la page suivante. Il aurait suffi de déplacer les diagrammes et tableaux au sein du document d’un ou deux paragraphes pour que ce problème soit atténué. D’aucuns me diront que ces problèmes sont peut-être dus aux choix faits par le maquettiste de placer ces documents au plus près de leur citation dans le texte... ce qui n’est pas le cas. Il arrive fréquemment qu’il y ait une page (environ) entre le texte et l’illustration correspondante. Alors un peu plus ou un peu moins...
Que cette remarque sur la maquette ne vous décourage pas de lire ce livre. Il est indispensable à qui veut comprendre les moteurs d’évolution de notre société au niveau mondial. Car il est indéniable que l’humanité forme un tout et occupe un seule et unique écosystème. Que vous le vouliez ou non, les choix de vie faits par une partie des 7 000 000 000 d’êtres humains a un impact sur les autres. Nous sommes de plus en plus nombreux. Et de plus en plus nombreux à vouloir de plus en plus de choses. Mais voilà, même s’il y a encore des réserves, elles sont de plus en plus difficiles à exploiter. Et, avec une population toujours croissante, au niveau de vie toujours croissant, la part revenant à chacun s’amenuise. À la lecture de cet ouvrage indispensable (surtout si vous avez une descendance et souhaitez lui assurer un avenir) vous comprendrez mieux pourquoi de nombreux économistes et écologistes prônent un arrêt du gaspillage et l’abandon d’un système économique basé sur la croissance telle qu’on l’entend couramment en politique et en économie.
En bref : Ce livre est indispensable pour comprendre ce qu’il faut changer dans notre société pour espérer que l’humanité (et peut-être même la vie sur Terre telle que nous la connaissons) ait des chances de passer le cap du XXIe siècle.
Interview de Dennis Meadows sur le site de Libération
à voir :
[1] Comprendre fini dans le sens de limité par opposition à infini.
[2] Entre autre, il y était dit que, si la consommation de pétrole continuait au même rythme, les réserves connues seraient épuisées avant l’an 2000. Mais ceci a été résumé à Les réserves de pétrole seront épuisées avant l’an 2000. Cette prédiction a été vérifiée, mais son interprétation malheureuse, non.
[3] Non traduit en français.