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Tonino Benacquista : La boite noire, suivi de Deux héros et l’infini

dimanche 3 novembre 2013, par Denis Blaizot

Auteur : Tonino Benacquista
Titre français : La boite noire (nouvelles)
Éditeur : Rivages (Coll. Noir )
Année de parution : 199
ISBN :

Quatrième de couverture :

Il y a eu cet énorme rayon de lumière blanche. J’ai senti que mon corps s’élevait à l’aplomb dans les ténèbres, à une vitesse folle. J’ai eu peur de heurter à une borne invisible du cosmos. Un souffle d’air chaud m’a ramené sur terre et m’a couché, lentement, au beau milieu d’un pays d’horreur. Là, immobile, incapable de me hisser sur mes jambes ou même d’ouvrir les yeux, je n’ai pu que les entendre : chiens hurleurs et loups affamés, hyènes meurtries au rire aigre, feulements de fauves autour de ma carcasse. Le silence et l’oubli ont mis des siècles à tisser un cocon où, enfin, j’ai pu me lover tout entier.

Mon avis : Belle découverte que cet écrivain français qui était jusque-là passé au travers de mon filet de lecteur. Tonino Benacquista est l’auteur de nombreux romans noirs et scénarios de BD. Sa première œuvre a été publiée en 1985 1985 et pourtant je ne l’ai découvert qu’hier sur les rayonnage d’un bouquiniste. Je n’ai pris grand risque en entreprenant la lecture de La boite noire. Il s’agit en effet d’un petit volume promotionnel ne contenant que deux nouvelles extraites du recueil La machine à broyer les petites filles.

La boite noire, la plus longue, est la plus sérieuse des deux nouvelles. Un homme est victime d’un grave accident de la route. Pendant sa première nuit à l’hôpital, alors qu’il est dans un état comateux, il délire et l’infirmière qui le veille prend tout en notes. À sa sortie, elle lui fait don du carnet dans lequel elle a tout noté. Cadeau empoisonné s’il en est puisque notre héros se prend d’idée de trouver un sens à tous ce qu’il a pu dire durant cette longue nuit. Ce récit, écrit par d’autres aurait pu paraître sans intérêt, mou, saoulant. Mais l’écriture fluide et dynamique de Benacquista le rend captivant. On en redemande. Le lecteur s’interroge sur ce que le narrateur va bien encore pouvoir découvrir sur lui-même en décortiquant ces notes. J’ai accroché, c’est certain.

Deux héros et l’infini est un petit bijou. Les deux personnages principaux ont un petit quelque chose de Laurel et Hardy passés au filtre du roman noir ; une paire façon Des souris et des hommes. Deux tueurs à gages improbables, sociopathes à souhait mais aussi un peu rêveurs. Certains y verront les deux héros de Pulp Fiction. Cette nouvelle est une petit comédie qui finit mal mais avec une petite touche de poésie. Je pense qu’au final, c’est celle-ci qui m’a le plus accroché.

Pour conclure, Tonino Benacquista est, pour moi, un auteur à lire.

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