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Otis A. Kline : Détective canin
lundi 19 août 2024, par
Né le 1 July 1891 à Chicago, Illinois, USA
Décédé le 24 Octobre 1946
Langue : Anglaise (U.S.A.) s’est essayé à d’autres genres tels que les aventures orientales ou de far-west. Ici, nous avons affaire à un conte de presse à connotation policière.
Ce conte de presse a été publié pour la première fois dans Oakland Tribune le 1er décembre 1934 1934 sous le titre Canine Sleuth.
Les deux hommes se faisaient face autour de la table jonchée de nourriture de la cuisine du bungalow. L’un d’eux était mince et sombre, avec une expression de loup dans ses yeux enfoncés. L’autre était grand et lourd, avec des cheveux couleur paille et un nez violet.
Il y avait un air de mépris dans les yeux enfoncés de Wolf McMurdle, lorsqu’il dit :
— Tu es jaune, Mike, jaune comme le safran !
Le grand blond Mike Janowski se pencha en avant jusqu’à ce que la chaise branlante de la cuisine sur laquelle il était assis craque sous le poids de son énorme corps. Sortant une bouteille plate de sa poche revolver, il prit une profonde gorgée qui en épuisa le contenu, puis la jeta sur la table recouverte de toile cirée devant lui.
Il y avait une lueur dangereuse dans ses petits yeux porcins alors qu’il regardait l’homme qui avait osé l’accuser de lâcheté.
— Toi et moi sommes partenaires depuis longtemps, Wolf, dit-il, mais je suppose qu’il est temps de nous séparer.
— Tu as été un sacré partenaire, rétorqua McMurdle. À maintes reprises, tu as gâché le travail. J’ai tout prévu pour un petit braquage qui nous aurait rapporté deux mille dollars chacun et tu vas te faire allumer comme une église.
— L’affaire n’aurait pas été aussi facile, et tu le sais. Il y avait de fortes chances qu’on se fasse avoir.
Wolf McMurdle, mince et prédateur, regarda un instant avec mépris le visage larmoyant et gonflé d’alcool de l’autre, puis se leva, sa chaise raclant les planches nues et rugueuses du sol de la cuisine.
— Les hommes de notre profession prennent toujours le risque de se faire crever ou pincer, déclara-t-il. Je suis aussi prêt que toi à mettre un terme à tout ça. File-moi ma part du fric que tu as reçu de Rennel et tu pourras emballer ta marchandise et te tirer.
Lentement, délibérément, Janowski sortit une liasse de billets de sa poche. Il compta cinq billets de 10 dollars et les jeta au centre de la table.
— Cinquante dollars ! rugit McMurdle. Eh bien, espèce de chien jaune ! Ce butin valait deux cent dollars chez n’importe quel receleur. Sois honnête, Mike, sinon…
— Ou bien quoi ? Je ne te cache rien. Rennel ne m’a donné qu’une centaine de dollars, et ne pense pas que tu puisses m’arracher ma part.
— Ne me donnes aucun argument. Donne-moi 50 de plus.
— Je te dis…
Paf ! Le poing lourd de McMurdle atterrit sur le nez bulbeux de Janowski de sorte que sa teinte violette tourna progressivement à l’amarante. Sa chaise bascula en arrière et il heurta le sol avec un bruit sourd, accompagné du hurlement de douleur du bâtard jaune de McMurdle sur la queue duquel il avait atterri.
Un regard de haine jaillit de ses yeux embués par l’alcool. Quelque chose de plus inquiétant jaillit de sa main tremblante – un éclair métallique et coupant accompagné d’un bruit sec.
McMurdle s’arrêta, chancela un instant, incrédule sur son visage de loup, puis s’effondra au sol.
* * * *
Janowski se releva, respirant lourdement et ne faisant aucun effort pour étouffer le flot de sang qui coulait de son nez. Empochant son arme fumante, il se pencha sur la forme immobile et recroquevillée de son compagnon.
Un examen rapide révéla la vérité et le dégrisa immédiatement. Wolf McMurdle avait reçu une balle dans le cœur.
Trente minutes plus tard, une voiture de police, sirène hurlante, s’arrêta dans l’allée du bungalow. Trois hommes en civil en descendirent et le petit chien jaune de Wolf les salua bruyamment. Un quatrième homme conserva sa place au volant.
Janowski venait de reculer sa voiture dans le garage et s’apprêtait à fermer les portes. Il transpirait abondamment et respirait de manière sifflante.
— Bonjour, Mike, déclara le sergent-détective Grady. Pourquoi cette fusillade ?
— À ma connaissance, aucun tir, siffla Janowski. Je n’ai rien entendu.
Les deux hommes fouillèrent les poches de Mike sans trouver d’arme. Pendant ce temps, Grady fouilla la maison. Mais Mike avait mis de l’ordre dans la cuisine et nettoyé les taches de sang, il ne trouva donc rien de suspect.
Les trois détectives retournèrent à la voiture de police. Avec un soupir de soulagement, Mike se tourna vers le garage. À ce moment-là, un grand jappement retentit sous la voiture de Janowski, tandis que des monceaux de poussière et de débris commençaient à voler.
— Ce chien a dû piéger un rat, dit le sergent en se retournant.
Lui et ses deux hommes se dirigèrent vers le garage. Janowski pâlit, le regard dans le vague. Mais les détectives ne le regardaient même pas.
Grady se pencha pour observer le chien. Soudain, il repoussa le petit animal et enleva le remblai d’un visage mort.
— Qu’est-ce qu’il y a, sergent ? demanda l’un des officiers.
— C’est Wolf McMurdle, mort, répondit Grady. Attrapez Mike et mettez-lui les bracelets.
Ils trouvèrent Janowski en train d’essayer d’escalader la clôture de derrière. Entre-temps, le sergent, aidé du chien, avait retrouvé la blessure par balle et le pistolet enterré.
— Viens avec nous, toutou, dit-il. Je vais prendre soin de toi. Tu n’es qu’un bâtard, mais bon sang, tu n’es pas un plus mauvais détective que n’importe lequel d’entre nous.
Merci de me signaler les erreurs de traduction que vous pourriez relever.