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E. C. Tubb : Objectif Pollux
vendredi 29 novembre 2024, par
Auteur : E. C. Tubb
Titre français : Objectif Pollux
Titre original : Star Ship (1955 1955 ) / The Space-Born (1956 1956 )
Éditeur : Ditis (Coll. Sciences-S-fiction n° 163)
Année de parution : 1960 1960
ISBN : n/a
Quatrième de couverture :
Il avait fallu des milliers de tonnes de métal pour construire ce gigantesque œuf d’acier qui fonçait depuis trois cents ans à travers l’espace.
Il avait fallu le génie de centaines et de centaines d’ingénieurs et de savants pour recréer à bord du prodigieux spacionef toutes les conditions indispensables à la vie.
Il avait fallu trouver cinq mille volontaires pour habiter ce monde étrange, cinq mille êtres humains qui acceptent de vivre, de procréer et de mourir entre les frontières de ce monstre d’acier.
Tous ces sacrifices n’avaient-ils pas été faits en vain ?
Le Vaisseau aborderait-il un jour les rivages de Pollux ?
C’étaient les questions que se posaient avec angoisse les membres de la plus fantastique expédition de tous les temps.
Mon avis :
Publié sous 2 titres différents aux USA, ce roman a connu trois éditions françaises sous trois titres différents :
- Fleuve Noir, Anticipation, n° 107, sous le titre Le Navire étoile en 1958 1958
- DITIS, Sciences-S-fiction, n° 163, sous le titre Objectif Pollux en 1960 1960
- PRESSES DE LA CITÉ, Futurama 2e série, n° 8, sous le titre Fils de l’espace 1977 1977
Et trois traductions différentes.
Un vaisseau générationnel humain envoyé coloniser le système Pollux. Mais à une vitesse moyenne de l’ordre de 10% de la vitesse de la lumière, le voyage dure plus de 300 ans. La société a le temps de changer. Et il faut bien, entre autre, réguler la population.
Une société humaine, vivant en autarcie, dans un espace confiné, se voit contrainte pour survivre de mettre en place un système d’élimination des individus posant problème... ou trop âgés. Ça vous rappelle quelque chose ? L’âge de cristal, de William F. Nolan et Georges Clayton Johnson(1967 1967 ), peut-être ? Je pense que vous êtes tombés juste. Mais pour ce que je m’en souviens, la cité de L’âge de cristal ressemble à un camp scout en comparaison du vaisseau d’Objectif Pollux. Pas de grande fête organisée autour d’une date fatidique. Non, ici, nous avons affaire à une police qui a fonction secrète éliminer les plus âgés ou les cas à problème en faisant croire à un accident. Tout ça pour que la population reste stable à 5 000 individus. Et là, au vu du nombre de morts dans le temps du récit, je ne vois pas comment c’est possible. Certains me répondront que le récit ne raconte pas tout le voyage mais seulement une période de crise. C’est pas faux. Mais, même si l’on écarte les morts induits par cette situation particulière, on est bien, entre les duels et les assassinats programmés, à deux ou trois morts par jours. Donc, à la louche, un millier par an. Donc, pour que chaque individu puisse espérant vivre qu’aux environs de sa quarantième année...
Autre point noir de ce roman — qui n’en est un qu’à l’aune de notre société occidentale du début du XXIe siècle — les femmes son reléguées au rôle important mais subalterne de mère, de nounou, d’infirmière de maternité... bref, tous les rôle en lien avec la reproduction. Mais cela a-t-il choqué les lecteurs de 1956 1956 ? Probablement pas. Il ne faut pas oublié qu’à l’époque, aux U.S.A. comme en Europe, les femmes étaient encore très nombreuses à ne percevoir leur vie d’adulte épanouie qu’en tant que femme au foyer. Et le lectorat masculin de la SF ne risquait de s’offusquer d’une situation qu’on lui vendait comme normal.
En bref : Malgré ses bientôt 70 ans, ce roman mérite d’être lu.